Covid Safe Ticket, pass nazitaire ?
Existe-t-il des parallèles à établir entre le COVID SAFE TICKET et les lois du régime de Vichy ? C'est une question.
Quelle est la différence entre les lois anti-juifs de 1941 et le CST de 2021 ? Quatre-vingts ans ?
Préambule important
Je ne compare bien entendu pas le COVID SAFE TICKET (CST) avec ce que les membres de la Communauté juive ont enduré - jusqu'à 6 millions de morts - pendant la Seconde guerre mondiale. Ma comparaison ne concerne que les mesures anti-juives mises en place avant la Shoah. Ces mesures consistaient à stigmatiser les Juifs et à les discriminer dans la vie quotidienne. D'après moi, le parallèle doit nous questionner.
Si le rapprochement entre la gestion de crise actuelle et le régime nazi peut apparaître comme un raccourci brutal (1), il a pour unique objectif de faire réfléchir. Certainement pas de blesser quiconque.
Puis-je vous inviter à lire ce qui suit afin de nourrir votre réflexion. Ensuite, vous pourrez bien entendu ne pas partager mes interrogations.
"Quand ils sont venus me chercher"
Martin NIEMOLLER était un pasteur protestant allemand au moment où le pouvoir nazi monte en Allemagne. Envoyé dans le camp de concentration de DACHAU, il y écrit en 1942 ces quelques lignes :
« Quand les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »
Dans son Journal, Anne FRANK précise "Les lois antijuives se sont succédées sans interruption et notre liberté de mouvement fut de plus en plus restreinte". Anne FRANK cite "Les juifs n'ont plus le droit de fréquenter les théâtres, les cinémas et autres lieux de divertissement". Elle ajoute "Les juifs n'ont pas le droit d'aller à la piscine, de jouer au tennis, au hockey ou à d'autres sports".
Obéir à la loi
Celle (1) qui a caché Anne FRANK a agi dans la plus grande illégalité au risque de sa vie.
Ceux qui ont déporté Anne FRANK au camp de AUSCHWITZ-BIRKENAU ont agi en toute légalité.
Obéir aux ordres
Comme le rappelle le professeur de psychologie de l'UCLouvain, Nicolas VERMEULEN au sujet de la crise actuelle, "L’humanité oublie peut-être trop souvent de regarder dans le rétroviseur. Entre 1945 et 1948, au procès de Nuremberg, de nombreux nazis se défendaient en affirmant n’avoir fait qu’obéir aux ordres." (2)
Ausweis
Pendant la Seconde guerre mondiale, l'ausweis était un document qui permettait de faire la preuve de non appartenance à la Communauté juive.
Cet ausweis permettait notamment d'accéder à certaines zones, de recevoir des cartes de rationnement et, en conséquence, de faire ses courses.
Ceux et celles qui ne possédaient pas d'ausweis étaient donc limité(e)s dans leurs droits. Leur tort ? Appartenir à la Communauté juive ! N'est-ce pas révoltant ? Et que se passe-t-il aujourd'hui (si ce n'est que le QR code a remplacé l'ausweis cartonné) ?
Comparaison n'est pas raison
J'entends déjà ceux et celles qui m'objecteront que j'exagère. Etant de nature à estimer que "Celui qui pense différemment est aussi quelqu'un d'intéressant"(3), je respecte leur point de vue comme ils (elles) respecteront le mien.
Pour ma part, j'estime qu'il y a lieu de s'interroger sur les parallèles qui pourraient être faits ente les lois anti-juifs et le COVID SAFE TICKET. Cependant, la comparaison s'arrête là étant donné que les sanctions étaient fort différentes. Si je préfère ne pas imaginer le sort qui aurait été réservé par le régime nazi a quelqu'un qui aurait présenté un faux ausweis, c'est sans commune mesure avec ce qui attend - rien n'est moins sûr - celui ou celle qui ne respecterait pas les règles relatives au COVID SAFE TICKET.
(1) Miep GIES a été reconnue "Juste parmi les nations" en 1977
(2) Extrait de la Contribution externe intitulée "Pourquoi avons-nous accepté le confinement au nom de la science ?" écrite par Nicolas VERMEULEN (professeur de psychologie à l'UCLouvain) et publiée 30 avril 2020 dans LA LIBRE
(3) Extrait de la Carte blanche titrée "Pandémie et infodémie: la terreur de vivre au temps d’un Coronavirus", écrite par Nicolas VERMEULEN, Chercheur Qualifié au FNRS et Professeur de Psychologie à l’UCLouvain, et publiée dans LA LIBRE le 31 juillet 2021